Pourquoi se faire accréditer?

I. Qu’est-ce que l’accréditation ?

L’accréditation est un processus d’évaluation par un organisme externe, des pratiques, procédures, services, et soins dans les institutions hospitalières, sur la base de normes et de références d’excellence tirées de la littérature, de l’ « evidence based medecine » et des meilleures pratiques internationales. Elle permet de déterminer ce qui fonctionne bien et ce qui peut être amélioré. C’est un processus continu et régulier d’amélioration.

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II. Quels sont les apports de l’accréditation ?

a.     Qualité et sécurité : Avant tout, l’accréditation permet une amélioration continue et durable de la qualité des services rendus. Elle réduit l’occurrence des événements indésirables et des complications. Elle favorise la sécurité des soins. Elle participe à  l’instauration d’une véritable culture de qualité et de sécurité.

b.     Conditions de travail. L’accréditation favorise l’amélioration des conditions de travail pour toutes les catégories de personnel, tant médical que paramédical, par l’instauration d’un vrai travail d’équipe basé sur la communication et sur la collaboration. L’apprentissage et le perfectionnement des connaissances et des capacités leur apportent un sentiment d’autoréalisation et de sécurité. Ce qui les motivent et améliorent leur satisfaction au travail ainsi que leur motivation

c.     Efficacité. La procédure d’accréditation, par la mise en avant du travail d’équipe et de la communication, par la formalisation des pratiques et des procédures, améliore l’efficacité opérationnelle. La nécessaire collecte des données et des indicateurs permet de voir ce qui fonctionne bien, ce que l’on peut améliorer et aussi de prioriser les actions. Par l’éclairage qu’elle porte sur le parcours et la prise en charge du patient, elle permet à l’institution de mener une réflexion sur l’efficacité de sa gestion et de son organisation. Elle peut être utilisée comme un outil de management interne.

d.     Efficience. La réduction de la variation des pratiques, les formalisations, les harmonisations ainsi que les standardisations des procédures permettent une utilisation plus efficiente des ressources tant en personnel qu’en matériel.

e.     Image corporate. L’obtention d’un certificat d’accréditation procure une image de sérieux et de crédibilité à l’institution vis à vis de l’extérieur qu’en interne.  Elle donne confiance aux patients et assoit la réputation de l’hôpital.

f.      Impact financier. En améliorant l’efficience, en réduisant les dysfonctionnements, en diminuant les complications liées aux soins, la démarche d’accréditation permet de réduire les coûts des soins pour les organismes payeurs et les coûts de fonctionnement pour l’institution.  À titre d’exemple, différentes études reprises dans la littérature scientifique anglo-saxonne estiment que les complications postopératoires surviennent en moyenne chez un patient sur dix. Si elles peuvent être d’importances diverses, leur coût moyen est évalué à 2500 € par complication[1].  Pour un hôpital qui réalise 10 000 interventions par an, cela représente un budget de 2 500 000 €.  Et, pour la Belgique, le KCE (centre fédéral d’expertise des soins de santé) estime que 3 % des interventions chirurgicales sont concernés par une infection du site opératoire, avec un coût moyen de 2500 €.  Pour 10 000 interventions, le coût s’élève à 750 000 €. L’accréditation en imposant la check list, en favorisant la lutte contre les infections nosocomiales, permet une réduction de 30 à 50 % des complications postopératoires, réduisant d’autant les coûts pour la société et pour l’institution.  Le secteur de soins va immanquablement évoluer dans un contexte de raréfaction des ressources financières. Tant la difficulté de garder le budget des soins de santé en équilibre, que la volonté d’en maîtriser l’évolution vont amener les autorités à revoir les systèmes de financement et d’agrément des hôpitaux, en les liant certainement à des indicateurs de performance. Grace à l’accréditation, l’institution va anticiper et pourra fournir des mesures d’efficience tout en garantissant une amélioration constante et durable des pratiques et donc de la qualité des soins prodigués aux patients. Cette recherche de la qualité, tout en améliorant ses parts de marché, va aussi diminuer ses coûts de production et ainsi lui permettre de rester compétitive et de pouvoir continuer à investir.

[1] Marcus E. Semel et al., Adopting a surgical safety checklist could save money and improve the quality of care in U.S. hospitals, Health Affairs, 29, 9(2010): 1593-1599

 

 

Pourquoi choisir Accréditation Canada

 

III. Comment le programme d’agrément fonctionne-t-il ?

a. Le programme d’agrément Qmentum International

Le programme d’agrément Qmentum  est un cycle d’évaluation et  d’amélioration qui s’échelonne sur 4 ans.  Il permet aux organismes de soins de se conformer à des normes d’excellence et à améliorer la qualité de leurs services. Le programme donne la possibilité de cerner et de récompenser la compétence et l’innovation, et d’aider les organismes à améliorer leur efficacité.

  1. Dans un premier temps, après l’inscription de l’organisme de soins au programme Qmentum,  À partir de réponses à un questionnaire et d’une visite d’évaluation initiale,  Accréditation Canada va émettre un rapport sur l’état de préparation de celui-ci à la procédure d’agrément et lui prodiguer des conseils.
  2. Dans un deuxième temps, organisme va inciter un maximum de membres de son personnel à remplir un formulaire d’auto-évaluation fourni par accréditation Canada.  Les résultats de cette auto-évaluation va lui permettre de prioriser les points sur lesquels il lui  faudra travailler et de tracer une feuille de route, un plan d’actions,  pour parvenir à rencontrer la conformité aux normes dans le délai imparti.
  3. La délivrance du certificat d’accréditation sera effectuée après la visite d’agrément des experts d’Accréditation Canada qui vont venir pendant plusieurs jours dans l’institution évaluer les pratiques et les services sur le terrain.  Durant cette visite, les visiteurs pairs vont aider l’institution à déterminer ce qu’elle fait bien et ce qu’elle pourrait améliorer. Les conclusions de cette visite feront l’objet d’un rapport qui établira la décision d’agrément et fournira des conseils d’amélioration.
  4. L’attribution de l’agrément a une durée de 4 ans, au terme desquels une nouvelle visite est effectuée.

b. Les normes de référence

Le processus d’élaboration des normes est rigoureux et détaillé. Sous la supervision d’experts sectoriels, de visiteurs et de patients, notre équipe d’élaboration des programmes 

  • cherche les meilleures pratiques et les tendances propres au secteur visé ;
  • consulte des spécialistes du domaine, d’autres professionnels de la santé, des organismes clients, des représentants des milieux universitaires et des décideurs ;
  • effectue des analyses documentaires et des études des milieux de soins ; tient des groupes de discussions et des consultations avec les autorités nationales ;
  • fait la mise à l’essai des normes dans les différents secteurs

Ces normes sont rassemblées par domaines et secteurs sous forme de référentiels. Ils existent des référentiels pour le conseil d’administration (gouvernance), pour les équipes de direction (leadership), pour la gestion des médicaments, pour la médecine interne, pour les soins palliatifs, pour les soins périopératoires, …

c. Les pratiques organisationnelles requises

Dans ces référentiels, il existe des pratiques organisationnelles requises (POR) qui sont des pratiques fondées sur des données probantes, dont l’efficacité a été prouvée, pour réduire les risques ainsi qu’améliorer la qualité et la sécurité une fois qu’elles sont mises en œuvre. Elles sont élaborées à partir d’un processus semblable à celui des normes, c’est-à-dire une vaste consultation, de la recherche et une évaluation.  Les POR constituent une partie importante du programme d’agrément. Elles portent sur des questions de sécurité essentielles comme les points de transition des soins, l’hygiène des mains ou la check list opératoire. Elles doivent être obligatoirement rencontrées pour obtenir l’accréditation.

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à nous contacter : jlf@foster-little.com

VI. Références et littérature.

1. AL TEHEWY, M., B. SALEM, I. HABIL, et S. EL OKDA (2009). « Evaluation of accreditation program in non-governmental organizations’ health units in Egypt: Short-term outcomes », International Journal for Quality in Health Care, vol. 21, p. 183-189.

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4. ASSOCIATION CANADIENNE DES LABORATOIRES D’ANALYSE ENVIRONNEMENTALE (ACLAE) (2001). Laboratory Accreditation: Proof of Performance for Environmental Labs –6 Years of Data, Ottawa, Canada.

5. AURAS, S., et M. GERAEDTS (2010). « Patient experience data in practice accreditation – An international comparison », International Journal for Quality in Health Care,
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6. BALDI, G., M. BURANI, L. GHIRELLI, et S. DE PIETRI (2000). « Certi cation of an emergency department according to UNI EN ISO 9002 criteria », European Journal of Emergency Medicine, vol. 7, p. 61-66.

7. BARKER, K.N., E.A. FLYNN, G.A. PEPPER, D.W. BATES, D.W. et R.L. Mikeal (Septembre 2002). « Medication errors observed in 36 health care facilities », Archives of Internal Medicine, vol. 162, p. 1897-1903.

8. BASKIND, R., M. KORDOWICZ, et R. CHAPLIN (2010). « How does an accreditation programme drive improvement on acute inpatient mental health wards? An exploration of members’ views », Journal of Mental Health, vol. 19, p. 405-411.

9. BEAUMONT, M. (2002). Recherche sur l’e cacité du programme d’agrément du Conseil canadien d’agrément des services de santé : Méthodologie et résultants, Maîtrise en administration des services de santé, Faculté de médicine, Université de Montréal. Montréal, Québec, Canada.

10. BEAUMONT, M. (2008). L’agrément : Un agent moteur de développement des capacités, d’apprentissage collectif et de socialisation. Doctorat en administration des services de santé, Faculté de médicine, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada.

11. BIRD, S. M., D. COX, V.T. FAREWELL, H. GOLDSTEIN, T. HOLT, et P.C.SMITH (2005).
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13. BRAITHWAITE, J., J. WESTBROOK, M. PAWSEY, D. GREENFIELD, J. NAYLOR, R. IEDEMA, B. RUNCIMAN, S. REDMAN, C. JORM, M. ROBINSON, S. NATHAN, S., et R. GIBBERD
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14. CHEN, J., S.S. RATHORE, M.J. RADFORD, et H. KRUMHOLZ (2003). « JCAHO accreditation and quality of care for acute myocardial infarction », Health A airs, vol. 22, p. 243-254.

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