De plus en plus de quartiers opératoires désirent mettre en place une démarche cohérente visant à la pérennisation des projets pouvant mener à la certification. Or, cette démarche n’est pas si simple. Raison pour laquelle les blocs opératoires du CHC ont décidé de s’appuyer sur l’expérience des pilotes de ligne pour réussir ce projet d’envergure. Le Docteur Jacques Van Erck, médecin anesthésiste en charge des quartiers opératoires du CHC et Jean-Louis Festeraerts, Directeur des formations chez Foster & Little, répondent ici à nos questions.
Pour quelles raisons avez-vous envisagé de mettre en place une telle démarche ?
Jacques Van Erck :Le bloc opératoire est souvent considéré, à juste titre, comme le cœur de l’hôpital. Il en représente l’activité la plus sensible à plusieurs titres : complexité et diversité des opérations pratiquées, multiplicité des intervenants, coûts des investissements mais aussi et surtout la gravité des conséquences en cas d’erreur. Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que les intervenants des groupes opératoires aient souhaité formaliser leur démarche qualité et sécurité du patient. Cette démarche pouvant déboucher par l’accréditation de l’activité du bloc opératoire St Joseph dans un premier temps. Des autres par la suite.
Comment avez-vous entamé cette démarche ?
Jacques Van Erck : D’abord, il faut conscientiser tous les acteurs. Ensuite travailler sur l’esprit d’équipe et enfin former à la gestion des risques. Mais pour cela nous nous sommes rendus compte qu’il fallait d’abord que nous partagions tous les mêmes valeurs.
Le docteur Van Erck, parle de « valeurs ». En quoi cela est-il important ?
Jean-Louis Festeraerts : Par notre expérience dans différents hôpitaux, nous nous sommes rendus compte que le changement ne réussissait que si tous les intervenants étaient d’abord et avant tout d’accord sur la mission à mettre en œuvre et sur les valeurs qui supportaient celle-ci. Travailler sur « Mission et valeurs » n’est pas une fin en soi mais permet surtout de fédérer tous les participants et de là créer une véritable cohésion qui se traduit dans les actions de tous les jours. Ne pas commencer par cela est souvent une erreur qui met en danger la plupart des projets
d’envergure comme celui-ci.
En quoi l’intervention des pilotes est ici primordiale ?
Jacques Van Erck : D’abord, il fallait que tous les membres de l’équipe soient conscients des risques. Nous avons donc prévu un programme de formation à la gestion des risques lequel s’inspire de l’aéronautique, tout comme la check list. Ce n’est pas un hasard. L’aéronautique a toujours eu une longueur d’avance en termes de prévention des risques. Nous avons donc choisi de faire appel à une équipe de pilotes qui ont adapté leurs méthodes au domaine médical. Ces pilotes nous ont donc permis de réellement prendre conscience de l’importance de cette gestion des risques en général et de la check list en particulier.